Celui qui veut devenir grand
sera serviteur
Celui qui veut être le premier
sera l’esclave de tous
Introduction :
L’année liturgique touche à sa fin, signe que la vie de chacun avance… Il faut donc en envisager le terme. Les textes de ce dimanche nous invitent à entrer dans la manière de Dieu qui, à coup sûr, n’est pas celle des hommes.
Première lecture : Isaïe 53, 10-11
Connu sous le nom de ‘Quatrième chant du serviteur’, ce passage est une prophétie du rôle et du sort du serviteur. Quelle est cette prophétie, cette annonce de la part de Dieu ?
Tout d’abord le serviteur doit souffrir… Cette souffrance d’un seul, « mon serviteur », ‘justifiera’ c’est-à-dire conduira à la connaissance de Dieu – LE Juste -, la multitude, en ‘se chargeant de ses péchés’. Mais cette vocation ô combien onéreuse ! ne restera pas sans récompense : « il verra la lumière, il sera comblé ».
Évangile : Marc 10, 35-45
Jacques et Jean, fils de Zébédée, se soucient d’abord de la récompense qu’ils obtiendront : les premières places ! Sans doute, jusqu’à ce jour, ils ont suivi Jésus ; mais Jésus n’est pas encore au bout du chemin, à la croix. Sont-ils prêts à aller jusque là ? Les disciples sont assez sûrs d’eux… mais Jésus se révèle le parfait serviteur en déclarant que c’est le Père, le Maître, qui donnera la récompense. Et Jésus de résumer cet épisode (qui est ‘facultatif’ dans la liturgie… !) en se définissant comme LE serviteur, et un serviteur souffrant.
Psaume 32(33) : (vv. 4-5. 18-22)
De ce psaume n’ont été gardés que deux versets au début et la finale… et a été supprimé tout le projet de Dieu sur le monde : la création, qui impose des limites et le gouvernement des créatures par sa Providence miséricordieuse et juste (c’est-à-dire accordée à ses lois, à sa Tora). Comme dans la première lecture et dans l’évangile, c’est Dieu qui a le dernier mot et qui sauve.
Deuxième lecture : Hébreux 4, 14-16
Le serviteur d’Isaïe est remplacé par le Grand-Prêtre qui intercède pour les péchés de la multitude. On voit comment Jésus est en même temps le Serviteur et le Grand-Prêtre.
Conclusion :
Une récompense est promise au serviteur. Mais les textes de ce dimanche nous rappellent que c’est Dieu qui mène le monde (psaume), que si la récompense est promise, il y a un passage obligé par la souffrance, la croix, ce passage par la mort qui introduit dans le monde-à-venir.
Notes
- Serviteur : C’est celui qui écoute et met en pratique ce qu’il a entendu. Ce terme désigne tout à la fois le prophète, le peuple d’Israël, Jésus… et chacun de ceux qui prennent sa suite.
- Boire à la coupe : expression synonyme de participation à un malheur. En effet, dans l’Antiquité, on mélangeait le vin avec des aromates. On pouvait donc y mélanger aussi du poison pour entraîner la mort, c’est de là que vient le sens de ‘malheur’.
Textes Parallèles
- Is 51, 17 : Réveille-toi… debout ! Jérusalem ! Toi qui as bu de la main du Seigneur la coupe de sa colère
- Ps 11, 6 : Il fera pleuvoir sur les impies des charbons… c’est la coupe qu’ils auront en partage
- Les trois premiers chants du serviteur : Isaïe 42, 1-4 ; 49, 1-6 ; 50, 4-9
Source de l’illustration : Maitre de Ventosilla, Saint Jacques et saint Jean, apôtres, fils de Zébédée. 1501-1533, Musée des pèlerinages à Saint Jacques de Compostelle, Galice, Espagne