Un prophète n’est méprisé que dans son pays…
Sur la route « ordinaire » de nos vies, Dieu ne nous abandonne pas. Il nous donne des yeux, les yeux du cœur… pour reconnaître les messagers qu’il ne cesse de nous envoyer. À nous d’être vigilants à les reconnaître !
Première lecture : Ézéchiel 2, 2-5
Dès le début du livre d’Ézéchiel nous assistons à l’envoi du prophète. Comme Moïse (Exode 3, 10), Isaïe (6, 8), Jérémie (1, 7), Ézéchiel est envoyé vers les fils d’Israël. Il s’agit ici des dix tribus du royaume d’Israël – par opposition aux deux tribus du royaume de Juda. La description de ces rebelles rappelle celle de Pharaon au cœur endurci (Ex 8, 15). Curieusement, l’ouverture habituelle aux paroles prophétiques : Ainsi parle le Seigneur Dieu…n’est suivie d’aucune parole ! Ce que le Seigneur leur dit par la voix du prophète c’est qu’ils sont des rebelles, des hommes au visage dur et au cœur obstiné, c’est-à-dire qu’ils ne suivent pas la voie du Seigneur et de ses commandements. Et ce seul rappel (qu’ils écoutent ou s’y refusent) sera le signe de la tentative de Dieu de les ramener à Lui.
Évangile : Marc 6, 1-6
Ézéchiel l’annonçait : un prophète peut être méprisé : être rappelé à l’ordre fait rarement plaisir ! L’enseignement de Jésus est exigeant, sa sagesse confond les sages de ce monde, ce qui explique la difficulté des ses auditeurs, de ses proches, à le reconnaître comme envoyé de Dieu, lui, ce charpentier, fils de … frère de … dont les sœurs… Difficulté constante de reconnaître Dieu à travers un homme !
Psaume 122 (123)
Quatrième psaume des montées, il fait écho aux deux premières lectures et semble avoir deux mots clé : les yeux et la pitié de Dieu. Il peut se résumer en une supplication vers Dieu pour qu’il ait pitié de nous lorsque nos yeux nous empêchent de reconnaître ce (ceux…) que Dieu nous montre…
Deuxième lecture : 2 Corinthiens 12, 7-10
Sans grand lien avec les autres lectures puisque suite de la Deuxième Lettre aux Corinthiens, ce passage peut cependant consonner avec elles puisqu’elle met l’accent sur la faiblesse de la chair qui devient force lorsque la puissance du Christ l’habite !
Conclusion :
Comme au long de l’histoire biblique du peuple d’Israël, Dieu envoie des prophètes à son Église. Cette vérité doit l’emporter sur notre appréciation des messages qu’ils transmettent …
Notes :
- Prophète : Contrairement à la définition du Petit Robert, le prophète n’est pas celui qui annonce l’avenir, mais celui que Dieu a choisi, qu’il envoie, pour parler en son nom (pro = pour). Ce n’est donc qu’avec les yeux de la foi qu’on peut le reconnaître.
Textes parallèles
- Exode 3, 10 (à Moïse) : Je t’envoie auprès de Pharaon
- Isaïe 6, 8 : Qui enverrai-je ?… Me voici envoie-moi !
- Jérémie 1, 7 : … Vers tous ceux à qui je t’enverrai, tu iras…
- Exode 8, 15 : … Mais le cœur de Pharaon s’endurcit et il ne les écouta pas, comme l’avait prédit le Seigneur.
Source de l’illustration : James Tissot. Jésus dans la synagogue déroule le livre. ca 1890. Brooklyn Museum, USA