L’année liturgique touche à sa fin ; l’Église encourage sur le chemin de la vie – qu’elle touche ou non à sa fin – tout en demandant de ne pas relâcher l’attitude de ‘veilleur’ si souvent recommandée dans l’Écriture.
Première lecture : Sagesse 6, 12-16
Attribué au roi Salomon, comme la plupart des livres de « sagesse » (Les Proverbes, l’Ecclésiaste, le Cantique des cantiques et l’Ecclésiastique), le Livre de la Sagesse est tout entier écrit en grec. N’ayant pas d’original hébreu, il ne fait pas partie du canon juif. La sagesse qui est la mise en pratique de la Tora rend sages ceux qui la cherchent. Et elle-même recherche ceux qui sont dignes d’elle ! Nous assistons ici à une poursuit d’amour entre la Tora et ceux qui l’aiment …
Évangile : Matthieu 25, 1- 13
Dite communément ‘des vierges sages et des vierges folles’, cette parabole, comme toute parabole, est un récit de la vie quotidienne de laquelle va être tiré un enseignement. Plutôt que folles, les cinq vierges sont ‘imprévoyantes’. Elles n’ont pas emporté de réserve d’huile ! La question que pose la parabole est double : Que représente l’huile, cette huile que les vierges dites ‘sages’ refusent de partager ? Ce refus est-il bien en accord avec la ‘sagesse ‘ qui leur est reconnue ? Si la noce représente l’entrée définitive dans le Royaume, il faut s’y être préparé. Cette préparation relève de la décision et de la persévérance de chacun. Proposé à tous, le Royaume suppose un choix individuel. Hillel (un sage du Ier s. avant JC) disait : « Si je ne m’occupe pas de moi, qui le fera ? … Et si ce n’est pas maintenant quand sera-ce ? » (Pirké Avot 1, 14). ‘Veiller’ c’est se préparer à la venue de l’époux qui introduira dans le Royaume. Il sera alors trop tard pour mettre en pratique la Parole.
Psaume 63 (H), 2-8.
Le psalmiste – qui représente le peuple d’Israël et finalement chacun de ceux qui ont soif…) – exprime poétiquement sa recherche de Dieu. Le psaume met davantage l’accent sur la prière (importance des lèvres, de la parole, des cris de joie…) que sur l’action mais on sait que, dans le Premier Testament elles sont indissociables. Les derniers versets qui ont été omis montrent les obstacles (le mal, les méchants) que rencontrent le psalmiste et tout homme, dans sa rechercher de Dieu.
Deuxième lecture : I Thessaloniciens 4, 13-18
La suite de la lettre aux Thessaloniciens montre le bout du chemin à ceux qui ont cherché Dieu. Ils le rejoindront avec son Fils, mort et ressuscité. Telle est l’espérance de ceux qui attendent encore le retour du Seigneur.
Conclusion :
Demeurer dans l’attente de l’Époux, du Royaume, c’est-à-dire ‘espérer (2e lecture) ne consiste pas à rester passifs, mais au contraire à mettre en pratique la Parole de Dieu, à faire de ‘bonnes actions’ (Évangile) qui rendent ‘sages’ puisqu’elles sont recherche de Dieu (1e lecture). Cela n’exclut pas la prière qui est essentiellement bénédiction et louange.
Notes :
La Sagesse est un autre nom de la Tora, envisagée davantage sous l’angle des fruits qu’elle porte. ‘Les sages’ sont non seulement instruits en Tora mais surtout appliqués à la mettre en pratique.
Dix jeunes filles… cinq… et cinq : Cinq ou dix représentent les doigts de la main, donc les actions de l’homme. Par ces chiffres, la parabole dit d’emblée qu’il est question des ‘fruits’ portés par chacun tout au long de sa vie. Il est facile de comprendre qu’à la porte du Royaume, ces fruits ne seront pas échangeables.
Textes Parallèles :
Proverbes 1, 20-21 : La sagesse crie au-dehors… elle appelle…
Proverbes 8, 17 : qui me cherche avec empressement me trouve.
Ecclésiastique 4, 11-12 : La sagesse… prend soin de ceux qui la cherchent… ceux qui la cherchent dès le matin seront remplis de joie.
Luc 16, 19-31 : Je te prie donc d’envoyer Lazare dans la maison de mon père, car j’ai cinq frères de peur qu’ils ne viennent eux aussi dans ce lieu de torture…