Le 12 juin dernier (2021) le Père jésuite belge,
Jean Radermakers a rejoint la Jérusalem céleste.
En lui, bien des sœurs de Notre-Dame de Sion ont trouvé un maître, un ami, un frère. Toute sa vie fut consacrée à l’étude et à la transmission de la Parole de Dieu. L’Ecriture l’habitait et il habitait l’Ecriture.
Ses nombreux livres, ses multiples séjours en Israël avec des groupes dont il était à la fois le guide et l’animateur, ses innombrables sessions (Chantilly et ailleurs) en sont la preuve et le fruit. Au lendemain du chapitre Général de Renouveau (1970) Mère Emma, alors Provinciale de la Province de Paris conseilla fortement aux sœurs de sa Province de se mettre à l’étude du commentaire de l’Evangile de St Matthieu que Jean Radermakers venait de terminer. Je me suis mise au travail avec assiduité et grand intérêt, découvrant progressivement une nouvelle manière d’aborder la Parole de Dieu conforme à l’orientation prise au chapitre par les sœurs de Sion
A savoir :
- L’unité des Ecritures en ses deux Testaments. Le Dieu UN ne pouvait avoir qu’UNE Parole.
- La judéité de Jésus qui ne pouvait nous parler que dans les catégories mentales de son peuple, le peuple juif et sa tradition. Réalité et dimension essentielle de l’Incarnation.
- Le Nouveau Testament ne se comprend qu’à la lumière de l’Ancien et le message de Jésus commence à Abraham.
Révolution de la pensée pour beaucoup de chrétiens. Il fallait donc transmettre cette nouvelle façon d’aborder l’Evangile. La programmation de cours du Sidic m’en fournit l’occasion et bien timidement je me mis à transmettre à mon tour ce que le commentaire de Jean sur St Matthieu m’avait enseigné.
Le public manifesta d’abord de l’étonnement, ensuite de l’enthousiasme et les demandes de sessions commencèrent à affluer. Je pus ainsi me rendre au Brésil, au Costa-Rica, à Rome, au Congo et en bien des lieux en France pour ma plus grande joie et toujours avec «mon compagnon Matthieu» comme disaient les sœurs.
Tout cela je le dois à ma congrégation et à Jean Radermakers qui aida tant d’entre nous à penser et à vivre davantage en conformité avec notre belle vocation dans l’Eglise.
Sœur Louise Marie (nds)