Je suis le Seigneur… Rendez à César ce qui est à César! La fin de l’année liturgique approchant, l’Église rappelle, en ces derniers dimanches, l’essentiel du comportement de l’homme. De la terre (humus), il dépend d’un pouvoir civil ; créature de Dieu, il est Son serviteur, soumis à Sa parole.
Première lecture : Isaïe 45, 1. 4-6
Cyrus, roi de Perse, donc un païen, est appelé l’oint du Seigneur (… qu’il a consacré). Or l’onction d’huile – symbole de la force – était réservée aux rois, aux prêtres et aux prophètes, qui tous, chacun dans son ordre, tenaient de Dieu leur force. Un roi païen, l’oint de Dieu ! ? Pour lui soumettre les nations (c’est-à-dire les nations païennes)… à cause de mon serviteur Jacob et d’Israël mon élu !!! Ainsi l’élection d’Israël, à l’origine du salut des nations, peut être relayée par ces mêmes nations… Car, dit Dieu : Je suis le Seigneur, il n’y en a pas d’autre. Entendons : « Je fais ce que Je veux ! » L’élection d’Israël qui est de toujours à toujours comme tous les dons de Dieu, n’empêche pas la contribution des nations (des non-juifs) au salut de l’humanité, mais cette élection en est toujours la source.
Évangile : Matthieu 22,15-21
L’expression Les Pharisiens n’est pas à comprendre comme désignant « tous » les pharisiens, mais seulement ceux qui se trouvaient là, à ce moment précis. S’ils cherchent à mettre Jésus dans l’embarras avec leur question, Jésus à son tour les provoque par sa question. En leur faisant reconnaître que la monnaie qu’ils possèdent est « romaine », il leur fait avouer qu’ils acceptent la suzeraineté de Rome. Si donc ils sont sujets de l’empire, ils ont des devoirs envers le pouvoir civil comme ils ont de tout temps reconnu en avoir envers Dieu et son culte. Le pouvoir civil est indispensable à la vie en société, il faut donc lui donner les moyens de s’exercer. Cela ne met pas en cause les devoirs envers Dieu qui demeure le maître absolu.
Psaume 96, 1a.3-4.5b. 7-8a.9a.10b.
Invitation à tous les peuples de rendre un culte au Seigneur et de prendre sur eux son joug, c’est-à-dire de le servir car il est le seul Maître.
Deuxième lecture : 1 Thessaloniciens 1, 1-5
La fondation de l’Église de Thessalonique par Paul est relatée dans les Actes des apôtres (ch. 17). La lettre que Paul adresse à la communauté des fidèles – l’Église – (et qui sera lue pendant trois dimanches successifs) est un encouragement à servir Dieu.
Conclusion :
Les textes de ce dimanche soulignent que le service de Dieu ne dispense en aucun cas de la soumission au pouvoir civil. La condition de l’homme suppose cette double référence en laissant la première place à Dieu.
- Notes
Cyrus : Roi des perses de -555/- 530, il conquiert Babylone et libère les populations esclaves des Assyriens. ‘L’Édit de Cyrus’, en -538, signe la fin de l’Exil pour les Hébreux.
César (Auguste) : empereur romain de 30 av. J.-C à 14 ap. J.-C. Ce n’est donc pas lui mais Tibère (14- 37) qui est empereur lors de la vie publique de Jésus (Lc 3, 1). Cependant, en raison de la notoriété exceptionnelle de César (Auguste), ‘césar’ deviendra la manière de désigner tous les empereurs.
Hérode (Antipas) : fils d’Hérode le Grand, était tétrarque de Galilée. (cf. Lc 3, 1)
L’ Église de Thessalonique désigne la collectivité des fidèles de la ville.
- Textes Parallèles
Isaïe 41, 1-5 : Qui a suscité de l’Orient celui… auquel Il livre les nations…
Isaïe 41, 8 : Toi, Israël, mon serviteur…
Isaïe 40, 25 : À qui me comparerez-vous ? … dit le Saint
Isaïe 44, 24…26 : … C’est moi, le Seigneur,… qui dis à Cyrus : « Mon berger »…
Matthieu 16, 2 : Les Pharisiens et les Sadducéens … lui demandèrent pour le mettre à l’épreuve…
Jean 3, 2 : Rabbi, nous le savons, tu viens de la part de Dieu comme un Maître…